L’exemption d’iMessage de la réglementation antitrust de l’UE
La Commission européenne a accepté l’argument d’Apple selon lequel iMessage n’est pas assez utilisé en Europe pour nécessiter une interopérabilité avec les services de messagerie tiers. Suite à ce constat, Apple a admis que l’utilisation d’iMessage est trop faible pour atteindre le seuil de « service dominant » fixé par l’UE. Lors de sa décision du 5 septembre 2023, la Commission européenne a pris en compte les demandes de réexamen présentées par Apple et Microsoft.
Après une analyse approfondie des arguments avancés, des contributions des parties prenantes concernées et des consultations avec le Comité consultatif des marchés numériques, la conclusion a été prise que iMessage, Bing, Edge et Microsoft Advertising ne sont pas des services dominants.
Plans futurs d’Apple : intégrer iMessage au standard RCS
Malgré cette décision de l’UE, il convient de souligner qu’Apple a annoncé son intention d’introduire l’iMessage RCS dans le courant de l’année 2024. Cette nouvelle a suscité un certain optimisme chez certains observateurs, qui espèrent que la démarche d’Apple entraînera également l’adoption du nouveau standard RCS par Google et d’autres services de messagerie, tels que WhatsApp.
- L’amélioration de la sécurité entre les appareils Apple et Android
- Le renforcement du partage multimédia entre plates-formes et applications
Quid de l’interopérabilité et du cryptage ?
Il est à noter que bien que l’utilisation future du standard RCS par iMessage n’implique pas nécessairement une interopérabilité complète avec d’autres services de messagerie, elle devrait néanmoins permettre une amélioration de la qualité et une sécurisation accrue des communications. En revanche, il semble possible que les messages échangés avec des utilisateurs d’Android restent visuellement distincts au sein d’iMessage. Cependant, même si le cryptage avait été initialement promis par Apple, il pourrait ne plus faire partie de ses projets.
Impact sur le marché des applications de messagerie en Europe
Avec cette exemption antitrust, iMessage évite de supporter les contraintes liées à l’interopérabilité avec des applications concurrentes. Cette possibilité faisait partie des mesures introduites dans le cadre de la loi européenne sur les marchés numériques, conçue pour assurer une concurrence équitable entre les services de messagerie.
Toutefois, il est important de rappeler qu’iMessage est beaucoup moins utilisé en Europe que des services tels que WhatsApp, notamment chez les possesseurs d’iPhone. Pour être considéré comme dominant en Europe, iMessage aurait dû compter plus de 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Aujourd’hui, l’UE a confirmé la position d’Apple selon laquelle iMessage ne satisfait pas ce critère et ne sera donc pas soumis aux régulations strictes imposées par la loi européenne sur les marchés numériques.
Quelles implications pour l’innovation et la concurrence ?
La décision de l’UE concernant iMessage soulève des questions quant à son impact éventuel sur l’innovation et la diversité des services de messagerie en Europe. Les options et solutions alternatives aux grandes applications établies, telles qu’iMessage, semblent limitées. Pourtant, l’introduction du standard RCS pourrait constituer une avancée positive dans ce sens en ouvrant la voie à une plus grande interopérabilité entre les différents systèmes d’exploitation mobiles et services de messagerie.
Malgré l’exemption accordée à iMessage par la Commission européenne en matière d’antitrust, Apple affiche clairement son intention de développer cette application en intégrant le standard RCS dans un futur proche. Si cela est loin de garantir une interopérabilité totale avec les autres services de messagerie existants, cela marque néanmoins une étape importante vers une meilleure sécurité et une plus grande compatibilité entre les appareils Apple et Android.